Le confinement vécu par les coiffeurs sur Facebook

COIFFINEMENT : journal d’un poilu

Source le club des coiffeurs sur Facebook

Article Biblond #83 – texte intégral

Confinement semaine 1 : la guerre est déclarée

En deux jours, le ton est donné : tout le monde reste à la maison ! 15 jours au moins de distanciation sociale, une nouvelle formule qui entre dans nos vies comme les attestations de déplacement dérogatoire. Les coiffeurs découvrent avec stupeur qu’ils ne sont pas essentiels à la planète bleue.

« Dis maman, on va au coiffeur ou chez le coiffeur ? On n’y va plus ! ».

Certains regardent impuissants le désastre qui s’annonce, quelques uns se replient dans leur bunker tandis que d’autres manient l’humour en guise de bouclier. Le confinement « coiffinement » c’est maintenant. « Peut-être
l’occasion d’éradiquer aussi les poux au passage »
, qui sait ?

Coiffinement semaine 2 : opération résilience

La pandémie s’aggrave. On entre dans le dur. Face à la déferlante, les coiffeurs s’entraident pour obtenir le fond de solidarité et juguler leurs comptes en banque. On s’y perd, c’est la foire aux questions pour sauver les salaires de la peur !

Mais la profession garde la tête haute et vient en aide aux soignants en offrant leurs boites de gants, de lingettes, sprays désinfectants, bref tout y passe ! Cependant une question taraude : « Que pensez vous du No Poo ? Si ne pas se laver les cheveux était bon, on aurait continué comme ça depuis le moyen-âge », pas vrai ?

Coiffinement semaine 3 : nouvelles du front

La France est entrée dans la phase de ralentissement. On ne parle plus de pic, mais d’un plateau, le Premier ministre parle comme un barbier ! Les cheveux poussent, les coupes ne ressemblent plus à rien, les racines apparaissent…

Que faire ? « Ça sent le retour des parents-coiffeurs », ça sent surtout le carnage. Alors que certains clients insistent et demandent un effort clandestin, les coiffeurs entrent en résistance à coups de battle de posts décoiffants ! « N’y touchez surtout pas et patientez ! », la frange revient à la mode et la coupe mulet aussi !

Coiffinement semaine 4 : les jours les plus longs

L’épidémie semble stabilisée. Le temps se fige. Les journées tirent en longueur comme des mètres de papier sortis des TPE sans vie. Netflix-canapé VS frigidaire-lit. Les coiffeurs baissent la garde, se poilent sur les réseaux sociaux et les cheveux continuent de pousser. Ils rêvent au monde d’après : le nouveau monde du nouveau monde…

Une mutinerie se prépare : « Pas question de rouvrir les salons dans l’état où ils ont fermé ». Et donc ? « Avec 1 cm de repousse en un mois et à raison d’une visite chez le coiffeur tous les 3 mois en moyenne, qu’est-ce qui excite tant les gents à se couper les cheveux chez eux ? ». La super lune de la semaine peut-être ?

Coiffinement semaine 5 : D-Day

Les « corona cuts » (coupes de cheveux maison) gagnent du terrain, le Général Stalter vient de tomber au champ d’honneur, la profession est au bout du rouleau… Même les ventes de shampooings s’effondrent, à croire que plus personne ne fait l’effort de se laver les cheveux ! Malgré tout, les coiffeurs restent grands et dignes dans la bataille, du moins jusqu’à la fin des hostilités annoncée pour le 11 mai.

Oui, mais non ! Va-t-on ressortir par région, par tranche d’âge ou par couleur de cheveux ? La tribu est plus que jamais déterminée bien que flippée. FAQ saison 2 : « Comment respecter les distances entre les clients au bac quand on en a que 4 et qu’on est 8 à travailler avec le monde atroce qu’on va avoir ? ». En gros : un shampooing ou la vie. Oui, ce monde est atroce…

Coiffinement semaine 6 : l’étoffe des héros

Situation critique : « Le Premier ministre a des rebiquettes et tous meurent d’envie de lui passer du Cool Cover sur sa barbe. ». D’un seul coup les coiffeurs deviennent indispensables. Il est temps de déconfiner les conditions. Gants, masques, visières, tous se perdent dans le labyrinthe des procédures d’hygiène et sécurité, énorme pataquès !

Chaque guerre a ses profiteurs de guerre, mais à 168 euros les 200 masques sans les frais de port, a-t-on encore envie d’acheter chinois ?… Les coiffeurs encaissent la contrainte de travailler en mode « soin intensif ». Seule consolation : « personne ne verra les kilos pris pendant le confinement sous ce tas de plastique ! ». Les prix s’enflamment tout comme les demandes hystériques de RDV. Le monde d’après risque de ressembler au monde d’avant, en pire. De quoi réfléchir, n’est-ce pas ?
À suivre…

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